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Vorarephilie : le fantasme d’être avalé tout cru

La vorarephilie – plus souvent appelée vore – est une paraphilie sexuelle qui consiste à ressentir de l’excitation à l’idée d’être dévoré ou avalé vivant, ou de manger soi-même quelqu’un. Du latin vorare, c’est le fantasme d’être intégralement avalé par quelqu’un.

“C’est pour mieux te manger”,  dit le loup au Petit Chaperon Rouge alors que celle-ci, inconsciente, vient de se déshabiller pour le rejoindre dans son lit. L’analogie entre la dévoration et l’acte sexuel est ancienne et ce n’est pas un hasard si le conte de Perrault présente deux figures masculines : l’une excessive et carnivore qui avale la Petite Fille, l’autre valeureuse et protectrice, qui ouvrira le ventre de la bête pour en extirper la jeune fille.  Simple conte ou fantasme pervers ? Pour les vorarephiles, pas de doute : le petit chaperon rouge est un conte délicieusement… cannibale.

Intrigué, je suis allé me promener sur ces internets, et j’ai rencontré des dinosaures qui aiment avaler des humains par l’anus – et des jeunes filles qui n’aiment rien plus que de se sentir longuement digérée par le ventre d’un serpent. On y va ?

Vorarephilie : un fantasme à ne pas reproduire à la maison

hard vore girl

Par nature, la vorarephilie étant un fantasme qu’il est peu recommandé de concrétiser. Il se pratique sur différents médias, par le partage d’histoires, la création de dessins, de vidéos ou de jeux vidéo. En pratique, la vorarephilie consiste donc à se masturber en imaginant qu’on se fait “ingurgiter, si possible par une bouche suceuse, glaireuse et pompeuse qui vous aspire tout rond à la façon d’une huître” explique Agnès Giard, auteur de l’excellent ouvrage Le sexe bizarre : Pratiques érotiques d’aujourd’hui. Selon elle :

La voraphilie n’est d’ailleurs qu’une sous-catégorie d’un fantasme plus vaste nommé endosomaphilie (du Grec endos, à l’intérieur, soma corps et philia amour). L’endosomaphilie se définit comme «le fait d’être excité par l’idée de se trouver à l’intérieur de quelqu’un ou d’avoir quelqu’un à l’intérieur de soi». Ce fantasme concerne un nombre relativement peu élevé de personnes. Mais il est beaucoup plus répandu qu’on ne croit dans l’inconscient collectif.

Être avalé donc… Et pas seulement ! La vorarephilie est, si l’on y réfléchit bien, une sorte de cocktail paraphilique qui en regroupe plusieurs fantasmes : que ce soit l’hypoxyphilie (le plaisir de la suffocation et du manque d’oxygène), la claustrophilie (le plaisir d’être enfermé ou contraint), mais aussi de tout le folklore “snuff” (le plaisir de voir quelqu’un mourir).

La vorarephilie se divise bien sûr en deux : celui qui avale et celui qui est avalé. Il relève ainsi beaucoup du sado-masochisme et des pratiques de bondage impliquant une contrainte. Dans certain cas, la vorarephilie exigeant, pour plus de “réalisme”, une différence de taille entre les deux pratiquants, on peut aussi y voir une variante de la macrophilie ( les fantasmes sexuels portant sur les géants ). Le vore est aussi très proche, et presque synonyme, de l’unbirthing, qui consiste pour le pratiquant à replonger dans un vagin, pour littéralement inverser le processus de sa propre naissance, et dé-naître.

Vagina_squeeze

Par son rapport avec la dévoration, la voraphilie croise aussi des territoires plus animaliers, et les fantasmes consistant à être avalé par un serpent ou un alligator se retrouvent… fréquemment.

Le vore fandom : 30 millions d’amis

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C’est une évidence : un tel fantasme invoque immédiatement le spectre du cannibalisme. Sensuel, il mène à penser aux plus célèbres tueurs cannibales de l’histoire, comme le cauchemardesque Albert Fish, le cannibale japonais Issei Sagawa, qui a tué et mangé Renée Hartevelt en 1981, le serial killer Jeffrey Dahmer, qui a tué 17 garçons et a souvent commis des actes de cannibalisme ou le célèbre Armin Meiwes, connu pour avoir tué et mangé un homme qui avait répondu à une annonce passée sur Internet, où il proposait de manger quelqu’un… Des fantômes qui n’aident pas vraiment à se “mettre dans l’ambiance“, si vous voyez ce que je veux dire.

Avec le temps, la communauté vore a ainsi pris soin de distinguer l’essence de son fantasme ( être avalé – avaler ) de ses incarnations les plus violentes, en distinguant le soft vore et le hard vore :

Soft vore – aussi ancienne que l’histoire biblique de Jonas, le soft vore consiste à avaler ou être avalé vivant, sans pour autant encourir la mort mais simplement la captivité. Cela peut entraîner la digestion, le manque d’oxygène, la souffrance et la transformation (romantique… ). Selon cette classification, Tom & Jerry est une forme de porno soft-vore, où l’on voit un animal tenter d’avaler l’autre sans y parvenir… (j’espère que votre enfance pleure en lisant ces lignes).

Hard vore – le hard vore dépeint des scénarios où la proie subit des blessures graves, est dévorée et mâchée. Plus violent, plus gore, il se rapproche davantage de Jaws ou de Deep Blue Sea, et vire clairement du côté gore de la Force.

Les vore évitent ainsi le plus souvent l’imagerie cannibale au profit de représentations plus soft et plus… animalière : ceux-ci y interprètent souvent des bêtes ou des plantes. Fréquemment, on note d’importants croisements entre la vorarephilie et les furries, mais aussi avec les contes de fées, les documentaires animaliers etc. A certains égards, on peut même y voir une simple érotisation des contes de fées ou de la figure de la demoiselle en détresse.

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Le vore serait ainsi un dérivé inattendue de l’érotisme des contes de notre enfance dans lesquelles la dévoration par l’ogre ou le loup cache une brutalité que je qualifierais, n’ayant pas de diplôme me permettant d’être plus précis – de freudienne (…ce qui veut dire SEXUELLE). Pour résumer, les désirs bestiales sont rendus plus acceptables car ils sont exprimés par des animaux ! Bien sûr, des actrices pornos amateurs s’essayent à l’exercice, comme on peut le voir dans Too far bound, où une jeune fille est avalée puis digérée par un serpent en peluche :

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La mort est, globalement, peu présente dans ces fantasmes – et les détails de digestion non plus – comme le précise un témoignage de vorarephile pratiquante, rapporté par Agnès Giard :

« J’aime penser que je sers de repas à une bête, raconte Céline, voraphile (voir dans Le Sexe Bizarre). J’aime l’idée qu’elle se régale de mon corps et qu’elle prend autant de plaisir à me déguster que moi à me faire avaler. Ensuite, il y a la sensation d’être sucée par la bête, le contact de son gosier qui épouse juste la forme de mon corps puis le transit oesophagien par tractions douces et puissantes…»

En somme, c’est avant tout une fantasme extrême de pénétration. Et de ce côté, l’être humain est toujours très.. inventif.

“N’importe quel orifice est capable de servir aux fantasmes vores”

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Autour du vore se réunit une communauté de niche, très active et très précise dans la description de ses fantasmes et dans leur catégorisation. Aujourd’hui, la créativité a largement dépassé le mot original “vore” puisque, le Dr. Mark Griffith, dans son article “Eaten to death: A beginner’s guide to vorarephilia”, signale qu’il s’agit souvent d’entrer par des orifices qui ne comportent même pas de dents.

“N’importe quel orifice est capable de servir aux fantasmes vores“, précises-t-il, et c’est le cas de le dire… Chaque orifice implique toute une série de fantasmes. Vous ne me croyez pas ?

Prenez par exemple l’urètre, un orifice qu’on ne soupçonne pas de pouvoir adopter des comportements de prédateurs et qui, jusqu’à preuve du contraire, ne dispose pas de dents (à part le mien, mais il faut que je consulte). Et bien, c’est la star du cock vore, qui décrit un fantasme de dévoration par l’urètre et de digestion dans le scrotum pour être ensuite… éjaculé. Voici un court texte posté sur Deviantart par un certain Voremaniac

Mon sexe était en pleine érection, lorsque je pris le petit être humain pour le plonger vers mon gland. La fente de ma queue s’ouvrit et s’apprêta à recevoir ce délicieux déjeuner. L’humain se mit à crier lorsque je le basculais dans l’air, et je souris lorsque je la vis tomber tout droit vers mon urètre béant. Je l’ai regardé atterrir sur cette bouche ouverte au bout de mon gland. Elle cria tandis que celle-ci se refermait sur elle, sur sa tête puis son corps. Je pris beaucoup de plaisir à voir ma queue dévorer cette jeune fille entière alors qu’elle était encore en vie.

Après lecture de cet édifiant récit, j’imagine que vous comprendrez sans difficulté le principe du breast vore, non ? Voici une galerie d’images de breast vore (et de cock vore, parce qu’on est généreux au Tryangle) :

 

 

Pour faciliter ces multiples – et toujours plus créatives – insertions, le vore fandom fantasme aussi sur des femmes géantes ou des monstres viriles aux multiples tentacules. C’est ce qu’on appelle le macro vore (le fantasme sur les femmes géantes, donc), le micro-vore (fantasme de devenir tout petit est de pouvoir se glisser dans n’importe quel orifice, façon passe-partout dans fort-boyeaux) et le le tiny vore, où le prédateur est plus petit que sa victime, un serpent par exemple. Il n’y a pas à dire, le vore est précis.

Voici quelques exemples réalisés par un artiste appelé Saftkeur :

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Soul vore, pouch vore, navel vore... la liste est longue. Et vous allez me dire, puisque vous y pensez bien sûr : et l’anus dans tout ça ? Non mais, ne partez pas maintenant, il faut aller jusqu’au bout des choses, alors allons-y : l’anal vore, la pratique la plus répandue dans ce royaume. Les proies y sont appelés “butt-snacks” et les prédateurs, les “butt-munchers”.

La pratique la plus répandue reste d’y partager des histoires, des scénarios et de concevoir des visuels, il est courant d’avoir une idée d’image et de chercher un artiste pour la concrétiser et la poster sur des forums ou sur DeviantArt. Et oui, l’anal vore est crowdsourcé – si j’avais su que j’écrirai une telle phrase un jour…

Fenris, un adepte, a confié les motifs de sa passion au magazine Vice UK :

Je ne peux pas parler pour les autres, mais mon goût pour l’anal vore vient du plaisir que je ressens de me remplir l’estomac sans utiliser ma bouche, et en ayant les mains libres. Ne pas me servir de mes mains, ça me plaît beaucoup. Bien sûr, j’aime l’aspect très sexuel de l’anal vore. Je suis un homme, et je suis gay, donc forcément, je m’intéresse de près à tout ce qui touche à l’anus, et ça m’excite d’avoir un gros ventre après avoir avalé quelqu’un. C’est même ça qui est le plus important pour moi.

Bien sûr, il ajoute que ce genre de fantasme doivent rester des fictions : “Sinon, nous aurions une soudaine montée de la criminalité et… de graves problèmes d’obésité” ajoute-t-il, taquin avant de préciser qu’il est dangereux de le faire “en vrai” et qu’il déconseille vivement “de s’insérer une anguille entre les fesses, cela peut mener à de graves blessures et dans certains cas, des gens sont morts. C’est bien plus commun que vous ne le croyez”.

Si nous devons dégager une moralité de cette article, ce serait la suivante : de tous temps, l’être humain a fait preuve d’une créativité extraordinaire pour trouver de nouvelles choses à s’insérer dans l’anus. Il ne faut donc pas s’étonner que la communauté de l’anal vore soit aussi inventive ! Chose promise, chose due, voici la vidéo du vélociraptor s’insérant un être humain dans l’anus avec un gode géant, dont je vous parlais en introduction, une énième de ce souffle extraordinaire de créativité :

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Pour terminer cette petite visite, je vous laisse avec un jeune homme qui a, un beau jour, convoqué toute sa famille à un dîner pour faire son coming out anal vore. Une belle scène bientôt adaptée par le duo Bacri-Jaoui, et dans vos salles très bientôt <3