Rencontre avec le fondateur de “Mon grenier est une forteresse imprenable”

Croyez-le ou non, Facebook est une cave où l’amateur d’étrange et de bizarre trouve de quoi se sustenter. Pour combien de temps ? Peu importe, profitons-en.

Cette semaine, le Tryangle a rencontré le proprio de “Mon grenier est une forteresse imprenable“, une page facebook qui fait rimer curation et imagination. Liker le “grenier”, c’est avoir l’assurance de voir son wall envahi par les monstres, des femmes aux yeux écarquillés, des extraterrestres en jupe à carreaux, des galaxies peintes à la main et les photos de famille les plus dérangeantes/attendrissantes (hein?) qui soient. Petite plongée dans le monde merveilleux du grenier.

Qu’est-ce que “Mon grenier est une forteresse imprenable» et pourquoi ce nom ?

«Mon grenier est une forteresse imprenable» comme la première partie de son nom l’indique est un véritable grenier, rempli de vieilleries toutes poussiéreuses, de madeleines de Proust, de visuels qui alternent poésie et interrogation, bref… un endroit hors du temps ou il fait bon se perdre. Sauf que ce grenier est virtuel, implanté en plein cœur de facebook. Et il est une forteresse «imprenable» comme pouvaient l’être les greniers de notre enfance : un endroit précieux que l’on protège à tout prix.

Que pouvez-vous me dire sur vous ?

Pour les amis du grenier, je suis « le proprio ». Vous n’en saurez pas plus sur mon identité. Elle n’a pas vraiment d’importance et je pense qu’il est bon d’entretenir le mystère. C’est l’une des raisons pour lesquels les gens adhèrent à mon grenier :
je suis le seul à l’entretenir, parce que je pense que c’est la garantie ( même sur facebook ) d’avoir un lieu qui possède une âme. Jean-Pierre Dionnet, (NDLR : célèbre critique de cinéma) a dit du grenier qu’il avait «une colonne vertébrale». C’est exactement cela que je cherche… un énorme bric a brac qui a un sens ! Et puis mes expériences passées en ce qui concerne la gestion à plusieurs d’un espace virtuel m’ont refroidi à tout jamais…

Death of a Cyborg by Shorra d’apres Le premier deuil de William-Adolphe Bouguereau

Vous avez vraiment un grenier ou c’est par manque de grenier que vous en avez créé une version digitale ?

Je suis un véritable amoureux des greniers. Depuis l’âge de 10 ans, j’ai ma chambre dans des greniers aménagés et, depuis 15 ans, j’ai un appartement dans un grenier où j’accumule autant de bric-à-brac que dans la forteresse imprenable virtuelle…

Comment choisissez-vous les photos étranges que vous publiez sur votre page ?

Je les choisi pour moi. Celles qui me touchent, m’interpellent… Je suis un collectionneur d’émotions. Alors, je pars en chasse et je collecte de quoi nourrir le grenier. Il n’y a pas vraiment de logique, ni d’intention, seule la spontanéité de l’émotion prime. Après, je les distribue dans des dossiers ou des articles, mais les catégories sont plus des prétextes que véritablement une volonté d’archiver ou de ranger mes trouvailles ! J’aime que cela soit assez bordélique. C’est l’une des caractéristiques d’un grenier.

Parfois, vous ne donnez pas les références de vos images.

J’aime aussi que certaines images ne soient pas référencées. Au début, ce fut une contrainte car là où je pars en chasse, il n’y a pas toujours le nom de l’auteur ou le titre de l’image. Mais, petit a petit, les fans sont venu référencer certaines images qui ne l’étaient pas, et j’ai trouvé cela intéressant. Cela participe de l’idée que je me fais de l’interactivité. A la différence de beaucoup de pages ou les administrateurs finissent par gèrer des galeries d’art ou des musées ( et je précise que je n’ai rien contre ) le grenier propose une alternative : le grenier se veut un endroit propice à l’émotion et à l’échange, mais il n’a pas la prétention de vouloir cultiver les gens à tout prix.
Je mets une émotion à disposition et chacun apporte sa connaissance, sa culture et.. c’est bien comme ça !

Quel est votre méthode pour les trouvez ?

Je n’ai pas de méthodes particulières. Je surfe d’espace virtuel en espace virtuel… Certains jours, la pèche est bonne, et puis parfois je ne trouve pas grand choses. Au travers de blogs et de sites de toutes sortes, je fait le tour du monde ! Et j’aime particulièrement l’Asie et les pays de l’est, c’est là que je trouve des merveilles. La seul règle que je me donne, c’est de ne pas chasser sur facebook.

Comment expliquez-vous son succès en si peu de temps d’existence ?

Mon grenier a un peu plus d’un an,13 mois pour être précis, et je ne m’explique toujours pas ce succès. Quand je l’ai créé, l’idée c’était de crée un grenier virtuel a ma sauce car je ne me retrouvais pas dans les pages de partages d’images existantes. C’est cette atmosphère de grenier que je propose aux gens… et ça marche ! Les gens y sont sensibles. Je dirais même que beaucoup sont très attachés a ce lieu virtuel et un rapport affectif s’est créé entre le grenier et certains de ses fans.

Quels sont vos projets ?

J’ai envie de créer un journal du grenier, toujours sur facebook mais, comme à mon habitude, en détournant les fonctions de ce réseau social pour en faire autres choses que ce pour quoi il est prévu. Ce journal sera au service du cancrisme et viendra compléter «mon grenier est une forteresse imprenable» mais en privilégiant cette fois-ci les mots. Il sera plus piquant et j’espère, encore plus interactif que le grenier lui même…

Pour devenir fan de “Mon grenier est une forteresse imprenable”, c’est par ici.

Plus d’extraits de l’ambiance du grenier :