Les Money Slaves, ces hommes qui payent pour devenir des tirelires

Depuis quelques années, les sites et blogs de money slavering fleurissent sur la toile. Créés par des maîtresses en quête de nouveaux esclaves, ces sites sont destinés aux hommes qui aiment envoyer de l’argent à des femmes… sans la moindre contrepartie. Ces hommes sont appelés « Money Slave », ces femmes, des « Money Dominas ».

Vous aimeriez faire de même ? Vous rêvez de devenir une dominatrice et de lessiver vos petits pigeons ? Vous rêvez d’être sous la domination d’une femme puissante, qui sait ce qu’elle veut…. et ce qu’elle ne veut pas ? La findom, ou financial domination est fait pour vous. Ici, les dominatrices sont des déesses et leurs rêves, c’est d’être couverte de billets verts. Le Tryangle vous explique tout, tout, tout…

L’univers des Money Slaves

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La première étape pour le Money Slave est de passer des annonces, sur des annuaires, des blogs ou des forums spécialisés comme Moneylove. L’annonce consite donc à chercher quelqu’un qui souhaite accepter son argent sans contrepartie. A l’image de Flodinou007 (ci-dessous), les money slaves sont alors confrontés au syndrome de la sur-promesse : une offre trop alléchante suscite la défiance. Feriez-vous confiance à quelqu’un qui vous propose de l’argent pour le plaisir ? Pas si simple.

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Prenons un exemple de money slave. Je vous présente « Laurent Larbin » : il expose ses motivations à l’ouverture de son blog Moneyslave-Sud. Il a la trentaine et vit près de Perpignan : « Je me déplace donc sur les départements 11, 66 et un bout du 34 » précise-t-il.

Je suis particulièrement adepte des humiliations, gifflage, insultes, coups bien placés, cocufiage, chasteté forcée, frustration. J’aime également obéir, servir de chauffeur, pour les tâches ménagères, bricolage…

Pour l’envoi d’argent, Laurent précise : « Je peux également servir de simple DAB (distributeur de billet) ou par remise d’enveloppe en lieu public« . Mais le Money Slave peut aussi vous contenter par envoi d’argent sur Paypal ou par le biais de cadeau, si vous êtes sage. Les sites de Money Slaves abondent de capture d’écran de site de paiement en ligne, une forme d’érotisme originale allant de la capture d’écran de Paypal au relevé de compte bancaire.

Devenir une dominatrice financière : mode d’emploi

Vous voulez devenir une Money Domina ? Pour commencer, il faut vous trouver un nom de dominatrice, un prénom italien avec un titre honorifique, genre Reine, Princesse ou Déesse si ça vous chante. Ensuite, il faut établir vos exigences, et faire jouer la concurrence entre vos pigeons. Voici une annonce publié par Black Pearl sur son blog :

Envie de laisser aller ton désir de contrôle ? D’appartenir à une jeune et jolie demoiselle ? Envie de voir ta domina s’épanouir et comblée par tes offrandes? Ceci est peut être la place qu’il te faut. Avec respect politesse et discrétion deviens mon larbin mon money slave, mon clebs et je serais ton obsession. Viens t’épanouir au sein d’une relation de long terme. Je vais devenir le centre de ton monde. Je mettrais en place une relation fusionnelle, tu seras ma chose mon joujou. Je recherches des money slave entre 30 et 60 ans qui ont un minimum d’expérience. Le but du jeu n’est pas de vous ruiner mais d’établir une relation de confiance avec prise de contrôle cérébrale.

Ambitieuse, la Money Mistress peut établir une liste des postes actuellement ouverts pour lesquels les hommes peuvent se porter candidat, comme « larbin chauffeur, larbin Beauté, larbin shopping… ».

Les Money Slave vont parfois très loin, allant jusqu’à donner leurs coordonnées bancaires (ou celle de leur patron). En échange de quoi ? Une photo ou quelques minutes en webcam où leur maîtresse se montre avec les cadeaux envoyés. Parfois juste un SMS. Les sommes versées peuvent aller jusqu’à 2000 euros par mois, selon Mlle Barral, soit par le biais de Wishlist Amazon ou de paiement de la facture d’électricité. Pas besoin d’être sexy, vous pouvez au contraire – et c’est même mieux – montrer votre dédain à votre esclave en vous vous présentant malade, mal habillée et pas coiffé. Il n’en sera que plus humilié <3

La Money Domina joue un rôle ancestral dans ce récit de domination sans retour, sans échange, parfois sans visage : c’est l’archétype de la prêtresse. Si les offrandes lui sont généralement envoyées par la poste, la domina enverra souvent, dans un second temps, des photos des généreux dons à ses pieds. Évanescente, la domina se nie en tant que femme, elle se nie même en tant que maîtresse, pour préférer le statut de statue.

Vous vous en sentez capables ?

Pour ou contre le Money-Slavering (et la dépendance financière)

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Sans vouloir gâcher la fête, il faut s’interroger : est-ce condamnable ou non ? Si, parmi les esclaves, on ne trouve que des hommes, derrière les « dominas », on trouve parfois des hommes. C’est le cas de Sébastien, rapporte Mlle Barral, qui « avoue sans difficulté avoir découvert ce stratagème il y a 3 ans alors que lui et sa compagne étaient au chômage ».

Très vite, le couple crée plusieurs adresses msn et comptes paypal, et à raison d’1 à 2h par jour sur internet, ils auraient réussi à payer la caution de leur appartement afin de retrouver une vie normale. Le tout en n’offrant, en échange, que quelques photos sans visage, quelques heures de conversation, et 2 ou 3 insultes à l’occasion. Une « excellente rentabilité » pour ce jeu que lui-même décrit « du chat et de la souris ».

Le jeu peut s’avérer très dangereux pour les Money Slave. Jusqu’où aller ? Certains vont jusqu’à voler de l’argent pour satisfaire leur maîtresse. Au bout d’un certain temps, ils demandent de l’aide pour gérer leur addiction au money slavering, le contrôle mental exercé sur eux leur empêchant bientôt de refuser quoi que ce soit à une femme dominante.

Capture d’écran 2014-03-23 à 11.39.12On s’interrogera même sur la légalité d’un tel procédé. Imaginez un seul instant que des hommes réduisent des femmes à l’esclavage et vident leur compte en banque, que dirait le gouvernement ? Interrogé sur la question par Mlle Barral, un avocat du barreau de Perpignan affirme qu’il n’y aurait là aucune infraction, vu qu’aucune promesse sexuelle n’est en jeu. Aucun recours en justice n’est dès lors possible, car donner de l’argent à une personne sans vérification préalable est, tout au plus, une « forme de naïveté indéfendable passée un certain âge ».

Arnaque ou kiff légitime ? La page facebook Moneyslave regorge de messages élogieux quant à la pratique qui a l’air d’en réjouir plus d’un. Le Tryangle vous laisse sur une sélection des messages les plus caractéristiques.

En attendant, si certains souhaitent envoyer de l’argent au Tryangle, n’hésitez pas, bande de chien <3

RENCONTRE AVEC NICOLAS, MONEY SLAVE

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Contacté par E. Jones, tryanguliste et stalkeuse à ses heures, Nicolas a accepté de répondre à nos questions.

Tryangle. Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir Money Slave ?

Nicolas. Je pense que ce qui m’a poussé à devenir moneyslave, c’est tout simplement le nombre de domina plus important que de soumis. Je dois dire qu’à la base, je préfère la domination réelle, avec des femmes aimant les pratiques plus « classiques » du bdsm.

Comment avez-vous découvert cet univers ?

Nicolas. J’ai tout simplement découvert ça sur internet, en cherchant des annonces pour autre chose,. Ça a été très vite car le concept m’a plu car très « extrême ». Si je trouve le moneyslavering extrême, c’est que donner de l’argent demande une grande implication dans la relation, on en a un besoin vital et il est très important, le donner sans rien en retour. C’est une soumission extrême. Et puis il faut bien le dire aujourd’hui l’un des pouvoir de l’homme c’est son argent, l’un des plus important, car c’est avec qu’on fait tout, qu’on séduit même parfois…en le donnant, c’est un peux comme si on donnait une partie de notre condition de mâle. L’argent est comme un « 2ème sexe » si j’ose dire.

Que pensez vous y gagner, y perdre ?

Ça fait maintenant 1 an que je pratique et je n’ai clairement rien à y gagner et tout à perdre si je regarde concrètement ma situation, car en fait je n’y trouve aucune excitation à l’inverse de beaucoup, je me sens juste à ma place.

Comment qualifiez vous cet univers et la pratique qui y est associée ?

Cet univers est très dangereux et heureusement les hommes sont limités par la durée de leur excitation. Une fois que le désir est assouvi, on arrête facilement, et c’est le cas de pas mal de moneyslave, les passionnés sont plus rare je pense. Je ne fais aujourd’hui que des offrandes en cash, beaucoup plus plaisant et surtout moins risqué, car avec un compte amazon ou paypal, on dépense en 1 clic et là impossible de se maîtriser….

Mais c’est rempli de belles personnes, j’y ai fait de très belles rencontres et je ne m’y attendais pas. Mais si on demande, je pense qu’une grande majorité de soumis préférerait des rencontres et du réel, ils se rabattent sur le moneyslavery. Rare sont les passionnés, c’est le 1 er problème, les frustrés qui peuvent perdre énormément.

Les seconds sont les profiteurs et les fausses dominas, combien de « JE dépense TON argent durement gagné pour MON plaisir, je suis cruelle, intransigeante et blabla » qui se finissent par l’avantage pour le soumis car la domina à vraiment besoin d’argent. Ou évidemment les imposteurs masculins qui dépouillent sans vergogne des insatisfaits ou des personnes un peu naïves.

Et aujourd’hui ma principale motivation n’est plus de ressentir cette sensation d’être un larbin à ma place, mais de trouver par ce biais une femme intéressée par la « vraie » domination, objectif parfaitement rempli d’ailleurs !!

Un dernier mot sur ce monde-là ?

Mais j’aimerais juste finir en disant que dans le moneyslavery ce ne sont pas les femmes qui dominent, c’est l’argent, certaines sont véritablement excitées par l’argent, se faire entretenir par un homme, d’ailleurs je n’ai jamais vu aucune « vraie » maitresse sur ce genre de site, car finalement ce sont les femmes qui sont dans le besoin ou dépendantes car éduquer ainsi aimant le luxe ; pas beaucoup de véritables adeptes de la femme supérieure à l’homme.

Bref, un monde plein de contradictions…

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